De chaque toile émane une magie immobile ! Les nus sont nombreux dans cette œuvre ; nus sensuels, chaleureux, mais si lointains, si « vaporeux » dans leur précision anatomique ! L'amour de la femme s'allie toujours à une distance un peu mélancolique, à une tendresse marquée de respect et parfois d'une discrète compassion. Toutes ces belles filles nues émanent d'un rêve. « J'ai fait ce rêve étrange et pénétrant... »Onirisme et douceur, un rien d'amertume. Femmes de rêve qui rappellent des amours perdus, souriantes ou graves, femmes figées dans un « instant », mouvantes et pourtant immobiles et, pour tout dire, imprégnées d'une nostalgie de monde perdu. Maître du trait et de la perspective, usant sans façon de la contre-plongée chère aux peintres de la renaissance, Philippe PIANA joue avec la proximité et l'éloignement, l'intimité et la distance. Peintre figuratif ? Réaliste ? Sûrement pas, une fois encore ! Quelle « réalité » possèderait ces tableaux quasi monochromes, où le brun et le blanc se marient, s'effacent, se retrouvent de façon subtile, si subtile, qu'ils en sont convaincants ? ombre et lumière, précision de la forme sont bien présentes, mais par un jeu léger, elles ne sont qu'apparences, outils du rêve. De cette œuvre de Philippe PIANA, ce qui enchante, ce sont ces belles filles qui sourient et rêvent, surtout, dans un univers où tout s'atténue comme une musique venue de très loin. Ce peintre est d'abord un poète ! Il peint pour dire ! Et ce qu'il dit, avec discrétion et tendresse est émouvant et beau. Toujours ! L. NARDIN Historien d'art
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